Cub
Salt Shaker, entre custom et préparation
Même avec beaucoup de savoir faire, l’ouvrage du préparateur se révèle autrement plus délicat quand il travaille sur la base d’un cyclo utilitaire plutôt qu’un roadster, même de petite cylindrée. Raison pour laquelle l’élaboration de ce Salt Shaker relève de l’exploit. Elle s’appuie en effet sur un Cub, l’archétype du deux-roues qui a fait de l’accomplissement des tâches quotidienne une vocation (il suffit de jeter un œil à la dernière mouture du Honda Super Cub 110 pour s’en convaicre). Mais ici, point de Honda, le Cub en question n’est autre que le Super des néerlandais de Super Motor Company, et pour cause : c’est Dimitri Hettinga, le fondateur de la société, qui est à l’origine du projet. Il n’a d’ailleurs pas hésité à plonger les mains dans le camboui pour arriver à ses fins. Passion, quand tu nous tiens…
Du fait maison chez Super Motor Company
Cette préparation qui a déjà fait parler d’elle sur des titres aussi prestigieux que Hell For Leather ou Bike Exif, mérite son buzz. La majorité des pièces a été élaborée à la main, à l’instar de l’échappement, un tube d’inox chromé façonné sur mesure par un spécialiste, ou du cadre retaillé. Ce dernier, qui a demandé pas moins de trois jours de travail, se voit équipé d’une barre transversale supplémentaire, laquelle profite autant à la rigidité de l’ensemble qu’à l’autonomie, son volume intérieur étant mis à profit pour compléter celui du réservoir… Même combat pour le faisceau électrique, les câbles de frein, ou la selle en cuir, cousue elle aussi à la main par la grand-mère de Dimitri, du haut de ses 88 ans ! La dame est passée maître dans l’art de la sellerie en œuvrant régulièrement pour son petit fils. Chapeau bas !
Une vraie préparation !
C’est bien gentil tout ça, mais si le berlingot ne suit pas, le soufflé retombera vite. Il a donc été jugé utile d’équiper cette partie cycle plus qu’allégée d’un bloc moteur généreux, un mono Yinxiang de 150 cm³ développant 22 chevaux à la roue, de quoi se faire plaisir sur les boulevards. Un radiateur d’huile jouant autant sur le plan esthétique de l’ensemble que sur les performances s’y greffe par le biais de jolies durites tressées. Une paire de Dunlop tendres et des amortisseurs racing optimiseront la tenue de route.
Sans doute plus utilisable que le Chicara Art IV Classic, une autre préparation fort soignée, le sympathique Salt Shaker ne se contentera pas de faire le beau dans les salons feutrés et autres expositions planplan. Il s’envolera ainsi courant 2013 pour le lac salé de Bonneville, histoire de battre quelque record de vitesse sur la mythique piste blanche. Une destination qui attire décidément les amateurs de performances insolites…
Et pour ceux qui restent sur leur faim tant qu’ils n’ont pas entendu la bête respirer, voilà l’indispensable vidéo d’un démarrage. Oreilles sensibles, s’abstenir !